Mercredi débutait le premier jour de la Golden Week (1). Le vingt-neuf avril s’avère férié à la commémoration de l’empereur Hirohito, le grand-père. Hé. Hé. Ne pas confondre Hirohito et Naruhito, le petit-fils. Bref. Avec une formule serrée telle que le génie de la langue anglaise produit, la gouverneure de Tokyo rebaptisa la semaine nationale de vacances, « Stay Home Week » (2). La traduction sonne mal à nos oreilles, autant nous l’épargner.
Afin de proposer une comparaison, puisque nous souffrons d’un manque cruel d’imagination, figurons-nous Pécresse, sur le critère du nombre d’habitants, faisant fi de la clique à Macron, face à la presse, demandant aux aoûtiens d’Ile-de-France de passer les vacances cloîtrer chez eux. Mais l’analogie reste faible. Il nous faudrait des aoûtiens disposant d’une unique semaine de repos. Pas deux. Pas trois. Quatre ! Grand Dieu ! Et les juilletistes n’existeraient pas. Le cœur de la France, ainsi que la région aime à se regarder, juilletistes et aoûtiens, enfermé chez lui pendant la semaine en or. La météo favorable d’un côté comme de l’autre. Elle fout le bourdon Pécresse.
Hier matin à mon réveil, je découvris dans la presse qu’Abe envisageait de débuter l’année académique en septembre (avril au Japon) et repousser le retour à l’école aux calendes (3). Abe demande un changement de paradigme. Il induit une modification des rythmes scolaires japonais si la population le soutient. Avec l’argument de s’aligner sur de nombreux pays dans le monde.
Une amie japonaise m’annonça hier soir que son arrondissement de Tokyo maintenait les écoles fermées jusqu’au premier juin, sans garantie d’une réouverture à cette date. Je comptais les treize semaines de malheur. Celle de nos filles maintient à ce jour la date du onze mai. Plus que dix croix à tracer. Notre fille aînée croit tous les soirs que ses parents disparaîtront d’une mort subite.
L. tente de me rassurer. Si le confinement volontaire devenait moins strict, les lieux touristiques ouvriraient à nouveau. Je retournerai me promener avec nos filles. Je me trouve sur le point d’acheter une tente et faire le tour du Japon. Rébellion. Il me manque le courage d’affronter le maillage routier de la mégalopole et partir à l’aventure. Pourtant, je sais que seule la première nuit coûte. Quand la folie toquera à la porte. Ici, les français se préparent à ne pas rentrer en France cet été. Me concernant, j’organisai tous les rendez-vous médicaux chez tous les spécialistes possibles de l’hexagone.
Cette nuit, le vent revint. Il nous secoue tels des arbres à cocos. Après le petit-déjeuner, je m’allongeai sur notre lit, décidée à laisser le temps passer.
- Voir l’article Pour un thermomètre
- Tokyo governor says Golden Week must be ‘Stay Home Week’, The Japan News, 23 avril 2020
- Abe to consider starting academic year in September, Japan Today, 30 avril 2020
En vous lisant, chère Madame Kawaii, je me dis : « Ce que l’humain a besoin de l’extérieur ! » Tant dans regarder à l’extérieur que de se frotter à l’extérieur. Comment cette rencontre de l’extérieur nous permet de rencontrer notre monde intérieur dans la sensation et de nous sentir vivant. Ou alors de les fuir, ces sensations, sources d’informations non désirées, notamment dans les divertissements.
Et ceci me fait penser à l’effet du vent qui souffle. Frais, léger, il nous permet de sentir notre peau. Fort et incessant, il nous enivre au point de nous faire tituber. En médecine chinoise, le vent enlève notre énergie…
Et évidemment, la célèbre citation réactualisée par l’animé de Miyazaki, « Le vent se lève, il faut tenter de vivre. »
Je vous souhaite une golden week créatrice at home ! Trouvant dans ce présent inédit, un moyen de ressentir cet extérieur, une aventure du quotidien, comme vous nous la faites vivre depuis votre départ de France.
Chaleureusement,
Annie
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Chère Annie,
Que j’ai mis du temps à vous répondre sur Kawaii ! L’effet du vent peut-être qui souffle plus souvent et plus fort que l’année dernière, me semble-t’il. Confinée, je le remarque sans doute davantage, comme une chaîne supplémentaire à notre prison.
Le rappel de ce vers dans ces circonstances m’a permis de le comprendre enfin, davantage. De l’expérimenter. Merci.
Et ce savoir que vous avez partagé m’a permis le sursaut nécessaire pour aller nous promener à la mer et profiter de la seule terrasse ouverte (rare au Japon). Un vent à décorner les bœufs mais une mer bleue. Et puis il s’est adouci vers quinze heures et nous avons pu profiter de la plage et du temple d’à côté. Une balade comme celle-ci fait tenir presque la semaine !
Bonne continuation dans cette semaine si particulière. Une autre différente, avec d’autres couleurs.
Je vous embrasse.
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Ce n’est pas pour tout de suite la reprise !
Courage !
Le principal, c’est d’être en forme…mais aussi d’éviter certain sport 🧘♀️
Bon 1er mai tout de même
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Coucou Stéphanie,
Merci pour ces petits mots, article après article. Ils m’ont donné du courage !
Le bras est remis. J’ai perdu l’assiduité mais j’y reviens peu à peu.
Et finalement, je suis contente de mon travail.
Bises et à bientôt
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