Le jour de la nature

Un article court, un article pour le plaisir, sans grandes pensées, j’ai le cerveau embrouillé.

4 mai, toujours dans la Golden Week, midori no hi, férié, « jour de la nature »,
« jour de la verdure », « journée verte », selon les traducteurs, qu’en sais-je. Il fut instauré le 29 avril 1989 quand l’empereur Hirohito mourut. Originellement le 29, férié pour l’anniversaire de sa naissance, devait disparaître avec lui dans la tombe. Mais la date se trouvait fort pratique. On remplaça l’anniversaire par une bonne cause, Hirohito n’aimait-il pas tant les plantes ? On garda le 29 pour la nature, la verdure, le vert. Mais en 2007, allez savoir pourquoi, on voulut commémorer la mémoire dudit empereur. On déplaça alors le
midori no hi au 4 mai et on redonna le 29 à l’empereur. Un jour de plus dans le calendrier en 1989, et un de plus en 2007. 

Nous bravâmes une pluie fine et tiède, oubliâmes nos masques, croisâmes les éboueurs des emballages en plastique, petit camion bleu numéro trente-sept, et firent notre promenade devenue habituelle : Yamate en longeant la falaise vers la gare d’Ishikawacho, jusqu’au parc italien, d’un côté la maison d’un diplomate jaune et marron, de l’autre la Bluff 18, verte et blanche. L’une aperçoit le Mont Fuji par temps clair, l’autre la mer et le port. J’admirai les arômes clairs au pied d’un soupirail, les iris jaunes, les cascades de roses sur les murs de soutènement, puis des fleurs frêles dont je ne connais pas le nom.

Nous nous rendîmes jusqu’à la rue Motomachi. Tully’s se trouve toujours fermé. Poussâmes jusqu’au sanctuaire shinto Itsukushima, dédié à Benten, la déesse d’Enoshima, fallait-il courir autant de pays ?, voir si des poissons nagent dans le ciel. Non, pas. Il me faudra vous l’expliquer. Demain si l’article me plait.  

Nous rentrâmes par le parc Motomachi désert, attirées par les arbustes d’azalée Satsuki si l’œil est bon. Au moment de prendre les escaliers pour rejoindre la maison, j’aperçus des jardiniers travailler. Sous mon parapluie, je constatai les mêmes cirés, capuches à visière transparente, masques devant la bouche, gants rouges et bottes de pluie élaborées, le gros orteil séparé du reste. Des jardiniers, ce ne pouvait être qu’eux en habit. Par temps sec, ils portent des bottes en toile épaisse, les quatre derniers doigts indépendants du premier. Ces tikatabi, leur nom, permettraient une meilleure stabilité. Les japonais aiment grimper aux arbres pour les entretenir. Leurs semelles fines et souples protégeraient davantage les sols, particulièrement ceux recouverts de mousse.

Que faisaient-ils ce matin férié avec leur bac orange sous le bras ? Ils ramassaient sans doute les fleurs fanées et les feuilles mortes des parterres. Je les saluai, « Ohayô gozaimasu ». Nos filles avaient envahi le parc rendu à elles seules grâce à la pluie. Elles couraient sous leur parapluie, la mine réjouie vers l’esplanade où je me trouvais, quelques gouttes de-ci et de-là. Dans les escaliers qui mènent à la maison, je remerciai notre bonne étoile d’habiter si proche du parc. Notre aînée pataugeait dans une flaque et tentait d’imiter une grenouille les mains dans l’eau. La cadette faisait rebondir les baleines de son parapluie et éclaboussait notre passage.

« Le jour de la nature », je ne pus trouver mieux.

4 commentaires sur “Le jour de la nature

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    1. Merci à toi Chris d’avoir pris le temps d’écrire un mot. J’espère que cette balade fut et sera inspirante 😉 En tous les cas, je te souhaite un magnifique jardin, à admirer sous le soleil et la pluie.
      Bises et bonne lecture 😉

      J’aime

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