Après deux années d’absence et au moment de faire nos aurevoirs, j’imagine qu’il est difficile de se figurer combien la veille de notre départ pour le Japon représente un des jours les plus légers de nos vacances. L’exagération deviendrait la première pensée, et peut-être la plus commune, cette forme d’incrédulité. Pourtant, j’ai déposé ce jour-là un poids que j’avais emporté partout avec moi, bien que j’ai tenté de m’en défendre. D’un coup, nos vacances se sont libérées de cette inconnue qui les entravait et les moments que nous avons vécus ont pu se colorer de leur véritable teinte.
A la liste des formalités habituelles, le billet d’avion, le passeport et la carte de résident, il s’en est ajouté une supplémentaire à laquelle le voyageur doit désormais se préparer, tout comme il doit connaître ses évolutions selon l’état de la pandémie et les progrès du système :
– Test PCR négatif 72 heures avant le vol,
– Certificat « MOFA » de test Covid-19,
– Questionnaire web rempli pour l’obtention d’un QR code permettant les procédures de quarantaine à l’aéroport,
– Deux applications à télécharger : « MySOS » et « COCOA » (1),
– Engagement signé indiquant l’accord sur l’utilisation des applications ci-dessus (2),
– Et réservation d’un taxi « Covid » (3).
Il paraît évident que le test PCR négatif reste la plus grande incertitude que doit affronter le voyageur. Toutefois, le certificat « MOFA » exigé par le Ministère des Affaires Étrangères du Japon remporte quelque notoriété et cause une incertitude aussi importante bien que d’une manière différente (4). Ainsi qu’une compagnie aérienne le rappelle à ses clients, ce précieux sésame ne garantit pas de passer les nombreux contrôles jusqu’aux frontières du Japon : « La confirmation du certificat de test est devenue plus stricte et, en cas de détection d’un défaut dans la description, l’embarquement peut être refusé à l’aéroport de départ ou de transit, ou l’entrée peut ne pas être autorisée même après l’arrivée au Japon. » (5)
Il ne se trouve là aucune tentative d’intimidation en vue d’améliorer un processus jugé nécessaire mais dont le contrôle resterait approximatif. Au fil du temps (6), les voyageurs ont pris la mesure très au sérieux et l’avertissement des compagnies aériennes ne vient que confirmer ce qu’ils savent déjà. Chacun connaît le récit d’un tel refus dans son entourage et la mésaventure se voit régulièrement confirmée par les témoignages postés sur les réseaux sociaux (7).
Il existe les cas extrêmes. Ceux-là se présentent à l’enregistrement et affichent sur leur smartphone le QR code d’un test PCR négatif français. Suivant la procédure, le certificat de test (« MOFA ») est alors exigé. Leur chemin s’arrête à l’aéroport avant même d’avoir pu montrer un passeport et un billet d’avion.
En réalité, les autorités nippones n’exigent pas ce formulaire en soi. Elles acceptent les formes libres quand elles sont éditées par une structure habilitée (laboratoire, pharmacie, hôpital, etc.) et à condition qu’elles comprennent certaines informations obligatoires en anglais, comme la nationalité ou le numéro de passeport qu’un résultat de test Covid-19
« habituel » n’intègre pas.
Dans cet esprit, il s’avère probable que ce formulaire ait été pensé comme une aide assurant les informations indispensables à toute entrée sur le territoire japonais. Ainsi, le Ministère des Affaires Étrangères l’a fait traduire en dix-sept langues, chacune sous-titrée en anglais, auxquelles il a joint une version complétée à titre d’exemple.
D’autres voyageurs détiennent bien un certificat « MOFA » au comptoir d’enregistrement. Eux se voient interdire leur vol en raison d’une date manquante, celle du résultat par exemple, ou d’une heure, celle de la collecte de l’échantillon, ou des soixante-douze heures, paraît-il dépassées de quelques minutes seulement.
- « COCOA » : Covid-19 Contact Confirming App.
- Voir l’article Par où commencer ?
- Les voyageurs en provenance d’un vol international ne sont pas autorisés à prendre les transports publics (trains, métros, bus, taxis, et vols domestiques). Le Ministère de la Santé met notamment à disposition une liste homologuée de sociétés privées de transfert, disponible également sur le site des aéroports : Transportation available to customers arriving from overseas.
- Actuellement, les personnes qui entrent au Japon (y compris les ressortissants japonais) sont priés de soumettre un certificat de résultat négatif du test Covid-19 de pré-entrée effectué dans les 72 heures avant de quitter le pays/la région où les voyageurs se tiennent en entrant au Japon : lien.
- Mail de la compagnie ANA du 04 août 2021.
- Application du certificat « MOFA » depuis le 19 mars 2021.
- Sur WhatsApp : « Tokyo Covid » (réseau francophone) et sur Facebook « Return to Japan support group » (réseau anglophone).
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