Mon calendrier de l’Avent (3)

La salle est comble. Mes petits pères Noël semblent apprécier le spectacle. Ils n’ont lâché ni les rennes, ni le traîneau. Ils ont même retrouvé le sapin laissé sur le tarmac à Narita ou Haneda (1).

Pas de sumo aux JO.

La meilleure définition : lutte traditionnelle japonaise.

« Japonaise », la preuve : jamais exportée, elle existe dans ce pays et nulle part ailleurs.

Un paradoxe : délaissée par la jeunesse nippone, appréciée par les lutteurs non-nippons, limités à un seul par écurie (2). Pourtant, ces poignées d’outsiders dominent les grandes compétitions officielles (3). Le public pourrait s’en lasser parfois.

 « Traditionnelle », la preuve : rites religieux shintoïstes observés à la lettre depuis 1 500 ans.

Mes petits pères Noël en voyage à travers le Japon ont raison. Moi aussi, dans ma salle de sport banale et vieillotte, la seule manière de me rappeler que je vis sur l’archipel, c’est de lever les yeux vers la télévision et de regarder les tournois en direct.

Ou les matchs de base-ball.

Les images ont la vie dure. Mes petits pères Noël ne feraient pas bien japonais à un match des « hirondelles » de Tokyo contre les « étoiles de la baie » de Yokohama. Pourtant, pourtant, sumo, base-ball, ici, c’est devenu kif kif bourricot (5).

1. Voir Mon calendrier de l’Avent (1)
2. Ecurie : (部屋, heya) : une écurie est à la fois une équipe, et aussi le lieu où les lutteurs vivent ensemble. 
3. Sumo story : Les lutteurs japonais face aux « invasions barbares », 20 minutes, 31 août 2017, et,
   Hakuho, le plus grand champion de l’histoire du sumo, prend sa retraite avec une pluie de records et… des détracteurs, Le Figaro, 27 septembre 2021
4. « Tokyo Yakult Swallows » et « Yokohama DeNA BayStars »
5. Baseball au Japon, le sport populaire, Un gaijin au Japon, 15 mai 2015